Amis graphistes, designers, directeurs artistiques mais surtout et jamais assez, directeurs d’agence, de société diverses dont le besoin en créations graphiques est énoncé.
Petit rappel, toute création, quelqu’elle soit, est le fruit d’un travail, d’un temps consacré et de maîtrise de compétences accouchée.
Il y a quelques semaines, le magazine Biba et la société A Little Market s’étaient associées, un concours avait été proposé pour faire travailler massivement – le principe du crowdsourcing – les créatifs puis retenir une poignée de propositions – à soumettre au vote de profanes qui n’auraient qu’à manifester un « j’aime, j’aime pas » aussi rapide et spontané qu’un like sur Facebook.
Rappelons aussi que ces sociétés sont en très bonne voie de progression et réalisent de copieux chiffres d’affaire. Elles peuvent donc investir. Surtout la seconde.
La communauté des graphistes et DA a sévèrement grogné et a eu raison de le faire.
Laurel, une talentueuse illustratrice a très bien repris l’affaire et mis en BD la situation grotesque dans laquelle notre profession se trouve.
http://bloglaurel.com/le-concours-gerbant-de-biba-et-li…/402
Le concours a été annulé suite aux dépôts massifs de tweets et messages. Mais nous devons vraiment faire comprendre que ces concours, que toute plate-forme qui propose des tarifs qui frôlent l’indécence, cela s’appelle du Discount.
Voir également l’article que j’ai écrit sur ce sujet.
Un graphiste qui propose un tarif à partir de 700-1000€ pour la création d’un logo, logo qui deviendra le principal vecteur de votre image, non, ce n’est pas cher. Ce logo que vous allez utiliser partout, pendant plusieurs années. Principale pierre angulaire de votre communication. Cela ne se brade pas.
De même que pour toute création graphique qui sera par ailleurs utilisée pour votre propre déploiement commercial.
Recueillir les couronnes en investissant peu. Cela frôle la mesquinerie ? Le manque de professionnalisme, sans doute aucun.
Travailler uniquement par one-shots, sans se soucier réellement de la prospérité de tous les acteurs d’un projet, c’est se tirer une balle dans le pied. Plus l’on rémunère chaque étape, plus on entre dans un cercle vertueux, plus les conséquences sont alors évidentes, on sort de l’emprisonnement de la recherche du profit immédiat, on crée des relations pérennes et intelligentes. On accroît sa notoriété.
Et donc, ses ventes.
Je vous invite à lire l’histoire du concours organisé par Guy Kawazaki (ancien évangéliste du Macintosh).
L’heureux élu du concours – pour concevoir la couverture de son ouvrage « l’art de l’enchantement » – a reçu 1000€ de récompense. L’auteur n’a jamais remis en cause ce prix.
http://blog.crowdspring.com/enchantment/
No comment ?
Outre-Atlantique, la profession est reconnue à sa juste valeur.
That’s the fact.